Pour 100 000 personnes, 841 hommes et 652 femmes ont perdu la vie à cause d’une maladie cardiaque, d’une maladie pulmonaire, du cancer ou du diabète en 2021. Ces maladies sont appelées maladies non transmissibles (MNT). Trois ans avant ces statistiques alarmantes, l’Enquête démographique et de santé du Cameroun 2018, qui comprenait des participants âgés de 15 à 49 ans, a mis en lumière la prévalence et la gestion des maladies non transmissibles au Cameroun, en mettant l’accent sur l’hypertension, l’hyperglycémie et le cancer du col de l’utérus.

Cette enquête a indiqué que seulement 68 % des femmes et 41 % des hommes ont fait mesurer leur tension artérielle. Parmi les hommes dont la tension artérielle a été mesurée, 4% ont reçu un diagnostic d’hypertension et 15% d’entre eux recevaient des médicaments, tandis que chez les femmes, ces chiffres étaient respectivement de 6% et 22%. Ces chiffres indiquent un niveau insuffisant de détection et de prise en charge de l’hypertension au Cameroun.

Ces chiffres indiquent un niveau insuffisant de détection et de prise en charge de l’hypertension au Cameroun.

Pour la mesure de la glycémie, environ 35 % des femmes et 17 % des hommes ont déclaré que leur glycémie a déjà était mesurée par un professionnel de la santé. Parmi les personnes dépistées, 1 % ont reçu un diagnostic d’hyperglycémie ou de diabète, quel que soit le sexe.

Concernant le dépistage du cancer du col de l’utérus, seules 46 % des femmes avaient entendu parler du cancer du col de l’utérus et seulement 28 % connaissaient l’existence de tests de dépistage. Il est choquant de constater que seulement 4 % des femmes ont déclaré avoir subi un dépistage du cancer du col de l’utérus, ce qui met en évidence une lacune importante dans les services de soins de santé préventifs.

Vivre dans des communautés rurales, avoir un niveau d’éducation bas et un statut économique plus faible étaient liés à un niveau plus faible de recours au dépistage. Cela souligne l’importance de campagnes éducatives ciblées et de services de santé accessibles pour atteindre tous les segments de la population, en mettant l’accent sur les communautés rurales.

Au niveau politique ou réglementaire, le Cameroun a agi contre le tabagisme, un facteur de risque majeur pour les MNT, en augmentant les taxes sur le tabac, en édictant des règles pour empêcher de fumer dans certains endroits et en plaçant des avertissements sur les produits du tabac. Mais il reste encore beaucoup à faire, comme créer des lignes directrices pour les prestataires de soins de santé, restreindre les publicités sur l’alcool, garantir le contrôle de la quantité de sel et de graisses malsaines dans les aliments, arrêter la publicité pour les produits malsains et fournir des lignes directrices pour l’activité physique.

Au niveau communautaire, il est important de renforcer les systèmes de santé pour assurer une surveillance régulière de la tension artérielle, accroître l’accès à des médicaments abordables et sensibiliser le public à l’importance du dépistage précoce du cancer du col de l’utérus, car il s’agit d’étapes cruciales pour réduire le fardeau des MNT et améliorer la santé globale de la population camerounaise.

Référence : Enquête démographique et de santé du Cameroun 2018. Institut national de la statistique et ICF.